Yop !
Je suis toujours là pour présenter le scan manga de Platinum End, une série seinen licenciée par Kazé.
Takeshi Obata et Tsugumi Ohba… Ces deux noms ne vous laissent sans doute pas indifférents et pour cause, ils représentent l’un des binômes le plus célèbre de l’histoire du manga et sont à l’origine des populaires Death Note et Bakuman, tous deux édités chez Kana. Depuis quelques mois, les deux compères ont repris du service dans le mensuel Jump Square, magazine de prépublication shônen, avec Platinum End. Cette fois, la balle est dans le camp de l’éditeur Kazé qui, pour rendre honneur au travail apprécié et attendu des deux mangakas, s’est lancé dans une politique de simultrad, un bon moyen pour les plus impatients de découvrir le titre avant sa sortie sur le format papier…Mirai s’apprête à devenir lycéen, mais il souhaite en finir avec une vie qui ne lui a jamais fait de cadeaux. Après le décès de ses parents aimants, le jeune homme fut recueilli par son oncle, sa tante et ses cousins qui n’ont rien à envier à la famille Dursley. Alors qu’il saute du toit d’un immeuble pour mettre fin à ses jours, Mirai est rattrapé par Nasse, un ange qui veut lui faire connaître le bonheur et lui propose de choisir entre plusieurs pouvoirs : Des ailes permettant de voler à vitesse éclaire, ou une flèche rendant amoureux pendant 33 jours. Sceptique et curieux de voir de quelle manière il pourrait ainsi devenir, Mirai demande à obtenir tous ces dons. Grâce aux cadeaux de Nasse, le quotidien infernal de Mirai va brutalement changement, mais les véritables motifs de la venue de l’ange cachent des enjeux colossaux auxquels le jeune homme ne s’attendait certainement pas…
On peut compter sur les deux auteurs pour inventer des concepts de shônen novateurs et captivants dès le départ. Après l’histoire d’un cahier provoquant la mort et celle de deux mangakas en herbe, ils prennent presque à contre-pied leur première œuvre phare. Avec Platinum End, il n’est donc plus question de Shinigami, mais d’anges, et le héros n’a pas forcément le pouvoir de tuer, mais bien de voler et de rendre amoureux dans la seule optique d’atteindre le bonheur. Avec ce concept, finalement assez simple, le récit peut facilement déboucher sur une infinité de possibilités, mais c’est sans compter la manière de développer progressivement l’histoire des anges afin de fixer d’importants enjeux dès le second chapitre de la série, afin d’ancrer Platinum End dans un style très shônen tout en gardant assez d’atouts et d’originalité pour passionner le lecteur.
Décrire exactement en quoi consistera, sans doute, la série serait de l’ordre du spoiler puisque les éléments se mettent en place progressivement au cours de ces trois chapitres et comme pouvait le faire Death Note en son temps, le scénario se dessine petit à petit jusqu’à ce qu’en fin de troisième chapitre, le lecteur puisse se faire sa propre idée de l’intrigue générale, une sensation qui se confirmera toutefois dès le début du second opus. Reste que le tout se renouvelle pour le moment constamment et il n’est même pas à exclure que l’œuvre prenne des tournants auxquels on ne s’attendait, chose possible étant donné que les concepts de Platinum End permettent des rebondissements réguliers. On peut néanmoins affirmer que Ohba et Obata ne tomberont pas dans la facilité du shônen de baston et, comme ils le disaient si bien dans Bakuman, un « shônen marginal » est la solution idéale pour apporter un vent de fraîcheur à un style très codifié qui a souvent du mal à se renouveler.
Ces codes sont d’ailleurs très présents dans ces quatre premiers chapitres : des personnages accompagnés d’une entité leur conférant des pouvoirs, un protagoniste droit et un autre qui lui est opposé, une histoire d’amour, des messages positifs… On retrouve ici toutes les idées qui font le sel des mangas pour le jeune public. Notons d’ailleurs que derrière un scénario de plus en plus grandiloquent au fil des pages, le duo développe tout un message autour du bonheur. Ils tournent même en dérision les personnages souvent taciturnes en faisant de Mirai un ancien suicidaire qui ne va aspirer qu’à une chose, connaître un bonheur simple et très conforme à celui véhiculé par la société nippone. Pour le moment, l’idée est assez superficielle, mais en mettant en scène différents personnages qui ont des visions différentes du bonheur, les interactions entre personnages pourraient se révéler fascinantes.
Gageons qu’outre un certain effet miroir inversé par rapport à Death Note, ces débuts de Platinum End démontrent déjà bien la patte de Tsugumi Ohba qui a souvent recours aux mêmes critères pour construire son histoire. On retrouve alors l’idée des entités accompagnant les héros et dotées de personnalités multiples, comme Ryûk et Rem dans Death Note, mais aussi deux personnages aux idéaux nettement opposés sans compter l’amourette dévoilée en fin de volume et qui pourrait devenir un élément charnière du récit selon ses orientations. Cela passe par des personnages assez convenus quand on connaît les auteurs, bien qu’on se prenne très facilement de sympathie pour Mirai qui évite d’être une caricature du héros de shônen. Néanmoins, peu d’intervenants sont pour le moment montré, on attend déjà à découvrir davantage de figures dès les prochains chapitres.
Avec une histoire sérieuse et moins ancrée dans la tranche de vie que l’était Bakuman, Obata a dû réajuster son trait et le résultat est sans appel : Le dessinateur est au sommet de son talent, que ce soit sur les pages couleur ou les simples pages en noir et blanc qui fourmillent de détails et nous laissent très facilement ébahis. Parfois, Platinum End s’impose comme un simple art-book et le format mensuel semble être opportun à l’auteur qui, lorsque le temps lui permet d’aboutir ses dessins, s’impose comme un artiste comme on en voit que trop peu dans le shônen. Autant dire que graphiquement, ces premiers chapitres font déjà naître chez nous l’envie d’un art-book futur…
Le retour de Takeshi Obata et Tsugumi Ohba se fait donc en fanfare puisque pour l’heure, Platinum End se révèle être une histoire originale tout en respectant déjà des codes bien connus, une intrigue aux possibilités multiples et portées par un visuel bluffant sur bien des points, un style qui a gagné en sérieux et en détail par rapport à Bakuman. La série a donc de beaux jours devant elle, car avec un tel scénario, les auteurs ont de quoi développer un manga palpitant qui peut s’imposer sans grand mal face aux mastodontes shônen que nous prévoit 2016… (Critique de manga news).
Voici le synopsis du manga :
Mirai, un jeune homme qui a perdu tout espoir en la vie, décide de se suicider en se jetant du haut d’un building. Mais juste avant qu’il ne touche le sol, un ange, appelé Nasse, le rattrape au vol et lui sauve la vie. Elle lui offre alors la possibilité d’obtenir de puissants pouvoirs, promesses d’une vie meilleure… Mais en acceptant, Mirai découvre qu’il participe désormais à une compétition mortelle dont l’issue est à la hauteur de l’enjeu… prendre la place de Dieu…
Pour télécharger/acheter les chapitres/tomes du manga, c’est par ici :
Bonne lecture, merci à l’auteur/éditeur et à très vite pour plus de mangas.